Etape 2 - Vorarlberg - Promenade autour du lac de la Silvretta
Dimanche 2 juillet 2017. La chance n'est pas avec moi, ce matin. La purée de pois de la soirée d'hier ne s'est pas dissipée. Loin de là, même. Elle s'est encore accrue et recouvre désormais tous les sommets de la vallée de Gaschurn. Le temps d'avaler mon petit-déjeuner, de repousser l'envie d'aller piquer une petite tête dans la piscine l'hôtel et je tente une sortie sur les hauteurs du village. Une centaine de mètres plus haut, je dois bien me rendre à l'évidence. La purée de pois est bien partie pour durer.

Retour à la case départ. Je pars chercher mon sac de rando, je le remplis de tout le nécessaire et je file en direction de l'Office de tourisme. Que voir dans cette purée de pois ? Le guide me recommande fortement de ne pas m'aventurer en montagne aujourd'hui. La visibilité n'est pas bonne. "Ah bon, je n'avais pas fait attention..." Dommage, la région du Bregenz et de la Silvretta abrite quelques unes des plus belles randonnées de montagne de toute l'Autriche. Je dois me résoudre à la promenade familiale. "Il y a bien le tour du lac de la Silvretta à faire", me renseigne le guide. Ok, va donc pour le lac.
Pourquoi être venu jusqu'à Gashurn, tout au sud du Bregenz et à deux pas de la frontière suisse ? Parce que cette région abrite en son sein quelques uns des plus beaux sentiers de randonnée du pays et que se dresse là l'une des plus fameuses routes alpines d'Autriche : la Silvretta***. Celle-ci monte en 30 lacets jusqu'aux 2032 m de la Bielerhöhe, le col qui marque la frontière entre le Vorarlberg et le Tyrol. Pas de chance, j'emprunte bien la route de la Silvretta (15 € de péage au passage !), mais de la route et de ses paysages à couper le souffle, je n'en verrai rien. Ni à l'aller ni au retour. La faute à cette satané purée de pois qui a pris possession de la montagne. D'autant plus dommage que la route est fermée à la circulation de novembre à juin... Autant dire que j'ai très peu de chance de la revoir un jour. A moins que...

Une fois arrivée au sommet du col, un immense parking permet de garer sa voiture et d'accéder directement au lac de la Silvretta, autrement appelé le lac de Stausee***, marqué par l'immense barrage qui l'a formé. Un pont gigantesque permet d'enjamber une rive à l'autre, puis rapidement, on se retrouve sur le chemin de randonnée.

Par ce temps brumeux et pluvieux, j'ai pris la précaution d'emmener avec moi doudoune, gants et bonnet que j'ai glissé dans mon sac à dos... Je ne vais pas tarder à m'en féliciter ! En attendant, je suis le chemin en essayant de discerner la silhouette des montagnes environnantes qui encadrent le lac de Stausee.

Au loin, sur l'autre rive, on peut apercevoir une immense cascade dévaler les flancs de la montagne. Vraiment impressionnant, Je la verrai de plus près au retour quand j'aurai fait le tour du lac.

Vers le sud et l'extrémité du lac, j'ai l'étrange sensation que le ciel est moins chargé, à défaut de se dégager tout à fait. Pure impression, hélas. Je me contente donc de ce ciel bas et du paquet de nuages qui enserrent les sommets des montagnes.

Vers l'extrémité du lac, ô miracle, la vue de quelques amas de pierres destinés à matérialiser le bon chemin à prendre pour les randonneurs vient casser quelque peu la morosité des lieux. Une perspective intéressante avec, à l'horizon, la Silvretta qui se fraye un chemin entre deux flancs pentus de la montagne ouverte.

A peine rassasié, je reprends mon chemin. Malgré le temps, nous sommes assez nombreux à arpenter ce sentier. Il est vrai qu'avec ce temps, une tout autre randonnée est fortement déconseillée.

Je marche donc tranquillement le long du chemin, jetant sans cesse des regards scrutateurs vers le ciel. Mais aucune amélioration en vue. Pas de chance pour ce premier jour en montagne...

Un peu plus loin, le chemin s'élève à flanc de montagne, puis redescend bientôt pour ratrapper les rives du lac.



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